[je met la suite mais je crois qu'après ça j'arreterai de poster mon histoire ^^]
Différences
Je m’appelle éléa. Un nom de sorcière comme ma mère. Un joli nom d’après elle. Normalement chaque nom devrait avoir une signification. Celle de ma mère, Tanise voulait dire bienveillante. Celle de ma meilleure amie, Natice, voulait dire douce. Mais le mien n’avait aucun sens. A chaque fois que je le demande à ma mère, elle me répond que cela n’a aucune importance et qu’elle m’aimait. Dans mon peuple, les noms ont une grande importance, souvent ils reflètent la personnalité de celui qui le porte. Avoir un nom sans signification ce serai comme avoir une jambe en moins ou un bras en plus. Pourtant je suis sûre que mon nom en a une, de signification. Peut-être pas dans la langue de ma tribu mais dans une langue plus ancienne. Dans ma tribu, tout le monde me déteste, me fuit comme si j’avais une maladie contagieuse. Je me suis toujours demandée si mon nom y était pour quelque chose. Avait-il peur de ce que voulait dire mon nom ? Non, cela était impossible et pourtant …
Je me rappelle clairement une drôle de situation. Alors que j’étais assise dans les près, le vieux chamane de notre tribu s’était approché. Je ne le connaissais que très peu. Il m’a demandé de lui dévoiler mon nom. Bien sûr je m’étais exécuté sans broncher. Mais lorsque j’eu dit mon nom, le chaman recula. Horrifié, il me regardait avec de grands yeux. Je pris peur alors il s’était approcher de moi et m’avait murmurer :
-Bonne chance … Elea.
Ce dernier mot semblait lui demandai un effort surhumain pour le prononcer. Puis il partit sans un mot en me regardant tristement comme si ma dernière heure approchait.
Aujourd’hui encore, je m’interroge. Seul ma mère et Natice semble accepter de me parler. Concernant cette dernière cela ne me surprenait pas, elle accordait tellement peu d’importance à la signification des noms. Mais moi j’en accordai. Je ne voulais plus être la jeune fille rejetée. Je n’étais pas simplement repoussée à cause de mon nom, j’étais comment dire … différente. En faite je ne ressemblais en rien à une sorcière. Mes oreilles pointues et mes yeux en forme d’amandes me distinguaient déjà beaucoup. Ajoutons à cela une vue excellente et une ouïe perçante. Les sorcières voient très mal et toutes les personnes de ma tribu étaient mécontentes de mes qualités. Peut-être étaient-ils jaloux ? Et comme si ça ne suffisait pas je suis beaucoup plus grande que les autres filles de mon âge. Un mètre soixante dix. Ce n’est pas si grand pour une fille de 16 ans. Ma mère me disait sans cesse que j’étais en avance pour mon âge mais que les autres filles ne tarderaient pas à me rattraper. Et ça j’en doutais. Je faisais déjà 10 bons centimètres de plus qu’elle.
Ce qui me différenciait le plus c’est que j’étais tout à fait incapable d’utiliser la magie. J’avais beau essayé, je n’y arrivais pas. Des exercices basique telle la lévitation d’une plume d’aigle m’était irréalisable. Ce qui bien sûr engendrait moqueries et mauvaises blagues à l’institut. Tout le monde ne cessait de me dévaloriser. Pourtant la magie était mon seul problème. Dans toutes autres matières j’excellais. Le sport étant une de mes favoris. Mon aptitude à courir était extraordinaire d’après mon précepteur. Natice, elle était très douée en sorcellerie mais il lui était impossible de courir plus vite que 15 kilomètre à l’heure ou de tirer une flèche dans une cible. J’étais tout aussi excellente en Musique, ma voix soprano impressionnée mon institutrice qui était très fière de moi. Une voix cristalline et mélodieuse sortait de ma gorge et c’est à ses moments là que tout autour de moi s’effondrait. Je me sentais libre, arraché aux moqueries incessantes des autres élèves. Mais malheureusement la dure réalité ressurgit dès que la cloche sonnait. Je vivais très mal ses différences et j’essayais de me mélanger aux autres. Mais toutes les tentatives que je faisais tombaient en miette. Très vite je m’étais résignée, et acceptais mes défauts ou plutôt mes qualités. Je me sentais désespéramment seule et chaque jour, après ma journée à l’institut, je m’accordai une heure où tout pouvais paraître. Je pleurai et me lamentai, me demandai pourquoi je n’étais pas comme tout le monde. Mais après cette heure je me reprenais et vaquai à mes diverses occupations. J’aidai ma mère pour la cuisine, faisait mes devoirs et me promenait encore une fois seule. Seule … toujours seule. Natice était là, je ne pouvais l’ignorer. Je l’adorai. Depuis qu’elle avait perdue sa mère, elle vivait presque toujours chez nous bien qu’elle devait rester parfois avec son père. Elle ressemblait à la sœur que je n’avais jamais eue.
Mais ce que je redoutais le plus c’était de ne jamais trouver quelqu’un qui m’aimera. Ce que je veux dire par là, c’est que je ne trouverai jamais un homme à aimer. Peut-être mon destin était ainsi tracé ?
J’aurai tant aimer pu lire dans les pensées de ces gens qui me déteste pour tenter de comprendre ce qui les répugnait dans mon être.
Je fermais les yeux, trop de réflexion pour aujourd’hui. Couchée sur mon lit, je fixai le plafond. Il fallait arrêter de penser à tout cela sinon je risquai de craquer. Tout doucement je plongeai dans un sommeil profond.
Balades Nocturne
Je me réveillai en sursaut. Ma nuit, comme toujours, avait été agitée par un cauchemar effrayant. Le même, il ne changeait jamais. Depuis quelques temps j’avais pris l’habitude mais cette nuit ce rêve m’avait semblait plus terrifiant que jamais.
Je regardais à travers une brèche dans la paille qui confectionnait les murs de ma hutte. Le soleil n’était pas encore levé. La nuit noir était encore présente tout autour de moi. Je frissonnai, la nuit était fraîche et ma légère robe de chambre s’arrêtait avant mes genoux. Une faible brise vint me caresser le visage. Je n’étais plus fatiguer et mes yeux était dorénavant habituer à l’obscurité. J’enfilai rapidement un pantalon en lin beige et une chemise bleu. Je n’ai jamais fait attention à l’alliance des couleurs. Je me vêtis ensuite d’une petite veste noire et sortit sans faire de bruit de la hutte où ma mère était profondément endormie. Le vent froid me réveilla complètement. Je sortis rapidement du village sans que personne ne m’aperçoive. Pied nu je m’avançai sur le long chemin sinueux qui menait à la forêt.
J’avais l’habitude de ces longues balades nocturnes. Elle me permettait de réfléchir. Dans ces moments, la solitude me paraissait le meilleur moyen pour décompresser. Aujourd’hui, on était samedi. J’aurai du temps avant le réveille de ma mère qui bien sûr ne se doutait pas de mes balades nocturnes. Sur le chemin, menant aux bois, je réfléchissais à ce que j’allais faire aujourd’hui. L’institut était fermé et j’en étais heureuse. Je ne crois pas que je pourrais supporter une journée enfermée. J’avais besoin d’espace, ce que ma mère ne comprenait pas. Jamais, elle ne sortait du village. Seul les hommes étaient autorisés à cette liberté. Les gens du village répétaient sans cesse que si le roi Tilos apprenait l’existence de notre village, ce serait la fin de notre petit paradis. Je n’étais qu’à la moitié du trajet qui me séparait de mon refuge de verdure lorsque les souvenirs des histoires du roi Tilos ressurgissaient peu à peu dans mon esprit.
Ma mère, lorsque j’étais petite, me contait les histoires de ce roi tyrannique. Le roi Tilos était sans cœur d’après elle -ce que je ne pouvais croire parce que dans mon enfance, je ne pouvais imaginer une personne vivre sans un cœur- il était méchant et ne supportait aucune différence. La terre que nous foulions, ne devait appartenir qu’aux humains, d’après lui. Toutes sorcières devaient être brûlées car elle incarnait le diable – cette affirmation me semblait impensable car une sorcière était plus proche d’un ange que d’un démon. Jamais une sorcière ne ferait de mal à autrui. Encore des mythes qui encombrent les esprits des humains.-, et tous autres créatures n’étant pas humain étaient exilées au plus profond des montagnes. Et pourtant ce roi avait aimé. Un amour passionné d’après ma mère. Un amour sans limite, duquel était né trois enfants. Le plus jeune, du nom de Philémon avait à peu près mon âge. Mais le roi Tilos ferma définitivement son cœur lorsque sa bien aimée mourut d’une maladie incurable. Depuis ce jour, il était devenu encore plus cruel et pour se venger de la mort de celle qu’il aimait, il décida d’exterminer chacune des créatures ne faisant parti de la race humaine, sans aucune raison valable. Voilà pourquoi notre village devait rester secret.
Plonger dans mes souvenirs d’enfance je ne me rendis pas compte que j’étais entré dans la forêt. En regardant autour de moi, je ne vis qu’une haute futaie de chêne et le chemin n’était plus en vu. J’étais perdue. Le soleil ne s’était pas encore levé. Ce qui rendait l’orientation, dans la forêt, impossible. Je m’assis sur un rocher tentant de ne pas céder à la panique. Je recouvrai peu à peu mes esprits et réussis à mettre en œuvre une stratégie. En me dirigeant vers le Nord je retrouverai sûrement le village. Me rappelant une course d’orientation à la quelle j’avais participé, je me souvins comment reconnaître les différents points cardinaux grâce à la mousse qui entourait les arbres. La mousse ne pousse pas du côté nord d’un arbre. Je m’approchai alors d’un grand chêne et découvris la direction à prendre. Je marchai vers le nord, en vérifiant toutes les 5 minutes la mousse entourant les arbres. Mais alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, je me rendis à l’évidence, j’étais perdue. La forêt s’étendait sur des kilomètres. Jamais je ne pourrai en sortir et je mourrais de faim ou pire un prédateur me trouvera et je ne paierai pas chère de ma peau. Lentement, je me laissai glisser sur le sol et je fermai les yeux. Même si je trouvai le moyen de rentrer, comment pourrais-je expliquer ma disparition. Après quelque temps passait à me lamenter, je me repris. Peu à peu, je décidai de continuer de marcher jusqu’à ce que l’épuisement est raison de moi. Marchant droit devant moi, je ne trouvai aucun endroit qui m’était familier. Je commençai à m’affoler en m’inventant des scénarios complètement surréaliste. Cette fois c’était fini. Après une journée de marche je ne trouvai plus le courage de continuer. Non, que je sois fatiguer mais j’étais las. Las de chercher un bonheur qui n’existe pas. Las d’être différente.
Progressivement je fermai les yeux. Laissant ma tristesse prendre le dessus. Une chose que je m’étais interdite depuis si longtemps. De grosses larmes coulée le long de ma joue. Elle glissait jusqu'à la commissure de mes lèvres, jusqu’à l’intérieur de ma bouche. Bizarrement elles étaient salées. Je souris. Une chose qui ne m’était pas arrivés depuis trop longtemps. Laissant mon subconscient prendre le dessus, je tombai dans une sorte de léthargie. Je ne puis dire combien de temps je restai ainsi sans bouger.
Un souffle chaud caressa mon visage. Je n’étais pas morte. Me relevant avec peine, je réussis à m’asseoir. A côté de moi, une magnifique créature me regardait. Je n’en avais jamais vu de semblable. De longues pattes, un corps élancé et une queue courte, son pelage brun roux, qui devenait blanc sur son ventre et sa gorge, des oreilles surmontées d'un long pinceau de poils noirs. J’avais déjà entendu les gens de mon village parlé de cet animal. Le chaman nous avait raconté qu’il était démoniaque. Les gens du village l’avaient nommé laoti, qui signifie dans notre langue : démon.
En le détaillant bien, je ne pus croire à ces histoires. D’une beauté incomparable, il ne pouvait être maléfique. Je plongeai dans ces beaux yeux verts. Un sentiment de culpabilité s’empara de moi. J’étais égoïste. J’avais voulu mettre fin à mes jours et rendre triste le peu de personne qui m’aimait. Je continuai de pleurer mais mes pleurs n’étaient pas engendrés par la tristesse mais par la colère. Une colère contre moi-même. Je ne tardai pas à m’apaiser lorsque je détournais le regard de l’animal. Il semblait essayé de me faire comprendre quelque chose. Ses prunelles me fixait avec insistance ce qui commençait à me gêner. Pourtant je ne bougeais pas, lui laissant le loisir de me détailler. J’aurai du fuir, après tout c’était un fauve, il lui suffirait d’un coup de crocs pour me tuer. Néanmoins je ne bougeai pas, comme paralysée. Ni lui ni moi ne tenter une approche. Après quelques heures, je me décidai. J’entrepris une avance en essayant de me montrer le plus avenant possible. Il ne cilla pas, je continuai à m’approcher de plus en plus près. Il semblait ravi de mon amabilité et entreprit lui aussi de s’avancer. Lorsque je fus assez près pour le toucher, je tendis ma main. Brusquement, il recula montrant les crocs. Il se maîtrisa rapidement et se rassit à une distance respectable. Que voulait-il ? Je décidai de m’asseoir attendant que quelque chose se passe. Au bout de seulement quelques minutes, je perdis patience. Alors, je tentai quelque chose d’invraisemblable.
-Qui es-tu et que me veux-tu ?
Qu’espérai-je, qu’il me réponde ? Ce n’était qu’un animal. Etais-je tellement désespéré que je devais me résoudre à parler avec un animal qui d’ailleurs pourrait avancer la date de ma mort. Pourtant, tout dans cet animal me laisser penser qu’il était intelligent, mais de là à ce qu’il me réponde.
Subitement, je sentis un élancement de douleur traverser mon crâne. Je mis mes mains au niveau de mes tempes pour tenter d’atténuer cette douleur. Au bout d’un moment, qui me parut une éternité, l’animal s’approcha me fixant encore plus intensément. La douleur devenait encore plus insoutenable. Je m’effondrai au sol, tellement épuisée que je ne pouvais résister plus longtemps. Plus je me détendais plus la douleur devenait supportable. Lorsque je fus totalement apaisée, elle s’en alla et une voix cristalline résonna dans ma tête. Une voix si mélodieuse et agréable que je la laissais envahir mon esprit.
- Tu es plus forte que ce que je ne pensais. Tu arrives très bien à protéger ton esprit mais je ne suis pas un ennemi. Aie confiance, je ne te ferai jamais de mal.
Ces paroles étaient lourdes de sens mais j’étais trop abasourdi par cette voix qui s’était introduite dans mon esprit pour comprendre tout de suite cette phrase. Je regardai l’animal, c’est lui qui me parlait. Pas au sens propre du mot mais il arrivait à entrer dans ma tête pour communiquer. C’était contre-nature. Je sortis peu à peu de ma torpeur et je pris conscience que l’animal n’avait pas répondue à mes attentes. Bien que j’avais peur, je voulais des réponses et savoir qu’il était venu en ami ne me suffisait pas.
-Tu n’as pas répondu à ma question. Qui es tu ?
Cette fois je décidai de ne pas me crisper mais au contraire de me détendre. Doucement, je me relevai. Une décision qui ne fut pas la bonne car la tête me tourna. Je me rassis sur un rocher. Même si l’animal n’était pas un ennemi je ne voulais pas qu’il voit ma faiblesse. L’idée de me détendre marcha à la perfection. La voix revint mais cette fois-ci la douleur était beaucoup moins pénible. Je serrai les dents. La voix n’avait pas changé, elle était toujours aussi harmonieuse. Mélange entre la douceur et la délicatesse.
-Et toi sais tu qui tu es ?
Cette question me prit de plein fouet. Je ne m’attendais pas à ce problème. Que répondre ? Evidemment je savais qui j’étais mais cette question était destinée à autre chose qu’à la réponse que je voulait fournir, j’en étais certaine. Je décidai de prendre la facilité bien que je savais qu’il ne serait pas satisfait.
-Mon nom est Elea. Je suis une sorcière comme ma mère. Je vis dans le village en dessous, celui qu’on nomme Gallus bien que son nom importe peu.